Lanslebourg Mont Cenis - Bivouac Refuge de l'Arpont

9h30 - 17h30 : 7h

27km D+ 1651m D- 690m

Je me lève à mes horaires habituels, il pleut un peu et tout est dans la brume au-dessus de 1800m. A 9h, quelques petites boutiques ouvrent et je décide de ne pas attendre l'ouverture de la supérette à 10h. En gros, je me suis très mal organisé hier après-midi et ce matin. La seule fois depuis mon départ de Hollande. Je me prends 150g de Beaufort 700g de pain d'épice, 100g de semoule et j'ai toujours le gourdin de saucisson qui a bien maigri. Je sais que c'est juste pour 2 midis, 1 soir et le ravitaillement mais je suis énervé d'avoir attendu presque une journée pour rien.

Je me demande où peut bien en être mon compère de GR5, Christian. Le petit sentier qui rejoint le sentier vers 2100m est plutôt raide. J'aurais du mal à retrouver mon rythme après le week-end plus tranquille. Beaucoup de brume et d'humidité avec une légère pluie par moment, je suis complètement trempé en arrivant à la Turra de Termignon et il y a de très fortes bourrasques de vent qui m'obligent à m'arrêter puis à chercher un abri. La suite jusqu'au refuge du plan du Lac se fait dans la brume et je décide de m'arrêter pour voir comment ça évolue.

Le temps ne m'inspire guère mais je décide d'aller voir si la trace dans la neige est visible. Au niveau du lac des Lozières, je rattrape un groupe de 5 randonneurs, membre du club d'athlé de Drancy avec lesquels je resterai jusqu'au refuge de l'Arpont. La neige recouvre le sentier sur de longues portions et nous avons du mal à trouver les cairns censés nous aider à rester dans la bonne direction. Peu à peu le vent se lève et la brume se disperse, j'aime mieux ça. On passe quelques très beaux névés avant d'arriver au refuge de l'Arpont.

Je plante ma tente derrière le refuge... il fait froid, je mange dans mon duvet et m'apprête à me coucher. Trois randonneurs arrivent et s'installent à mes côtés, ils sont partis d'Evian et rejoignent Modane. Ils prennent leur temps car ils sont un peu en avance sur leur plan, leur bonne humeur est contagieuse et ils ont l'air d'avoir pas mal "barroudé" ensemble, la Haute Route des Pyrénées, du kayak, la côte atlantique...

Près des Lacs des Lozières, peu inspiré par l'enneigement et le temps

Les Gorges du Doron, le Lac Blanc sur la gauche et Termignon au fond

De beaux névés à passer

Camping Val d'Isère - Gîte Bonneval sur Arc

9h30 - 17h30 : 6h

12,5km D+ 875 D- 875

Je me lève vers 5h30, j'ai un peu de temps avant que Val et Clémentine ne se réveillent et je table sur un départ vers les 9h. J'en profite pour aller chercher 4 branches mortes pouvant servir de bâton dans la forêt au-dessus du camping car mes 2 compères du week-end ont oublié leurs bâtons à la maison. Mes bâtons seront pour Clémentine et Val et moi nous aurons ces branches. Je n'avais jamais marché une journée avec des bâtons en bois. Ca remplit son rôle dans les montées mais dans les descentes et au passage de gués on ressent un manque de stabilité par rapport aux bâtons modernes.

Petit problème avec la cartouche de gaz qui a fait des siennes hier et qui arrête de cracher du gaz au bout d'une dizaine de secondes... Ce matin ça marche j'en profite pour me faire de succulentes pâtes.

Finalement, on part à 9h30. Le milieu d'après-midi pour moi ! Quelques ponts manquent sur le sentier montant au col de l'Iseran. On juge le franchissement d'un torrent trop délicat et on décide de le longer jusqu'au col. Quelques névés de-ci de-là mais ça a bien fondu, ça change des jours précédents. On arrive au col de l'Iseran, beaucoup de cyclos car c'est le plus haut col routier d'Europe... à 2770m. Après un déjeuner au soleil et abrité du vent, nous redescendons tranquillement vers la vallée de la Maurienne et son village en fond de vallée : Bonneval-sur-Arc. L'Arc est une rivière qui prend sa source juste à côté, à la frontière franco-italienne, et qui court le long de la vallée de la Maurienne, et passe à Modane avant de se jeter dans l'Isère à Aiton, vingt kilomètres au sud ouest d'Albertville. Le village est charmant mais touristique.

Du monde au col de l'Iseran, ça me change de tous les cols que j'ai passé en solo

Le col de l'Iseran, plus haut col routier d'Europe. Pour clore le débat, le col

de la Bonnette passe à 2715m contre 2770m pour le col de l'Iseran !

Arrivée en vallée de la Maurienne, Bonneval-sur-Arc

Bivouac refuge de la Croix du Bonhomme - 3km avant Valeran

7h30 - 17h30: 9h

27km D+ 945m D-1861m

Se réveiller entouré de neige et de sommets plus hauts les uns que les autres me met de très bonne humeur. Je me prépare pour aller petit déjeuner au refuge au chaud à 6h30. Nous partons vers la Crète des Gîtes à 4, Christian mon tout nouveau compère de GR5 et un couple d'alsacien qui suivent le Tour du Beaufortain. Le temps est parfait, les névés nombreux, c'est gazeux, on aperçoit le col du Bonhomme, où nous sommes passés hier, au nord. Nous passons au nord avec Christian mais il aurait été plus judicieux de passer par l'arête, déneigée. Nous laissons le couple d'alsacien continuer à leur rythme et descendons au refuge du Plan de la Lai. Petit café et nous repartons. Le Lac de Roselend se dévoile peu à peu sur notre droite.

Après une pause déjeunée au-dessus de Tréicol, je décide de repartir seul car je dois être à Val d'Isère demain soir pour randonner avec Val ce week-end et Christian est un peu malade. J'arrive à 15h au col de Bresson, la montée était très enneigée,  le col n'est visible que très tardivement et il n'y a aucune trace : je passe 30' à trouver mon chemin. Je flèche la bonne direction dans la neige afin que Christian ne soit pas trompé par ma trace qui part dans la mauvaise direction... J'arrive fatigué en haut du col de Bresson et boit dans le premier cours d'eau que je trouve. La neige est importante et je descends rapidement par des glissades plus ou moins contrôlées. Je redoute l'orage en cet fin d'aprèm et les nuages qui se profilent derrière moi n'indiquent rien de bon, je hausse le rythme, déjà soutenu. Après les Fours, les coups de tonnerre se font de plus en plus fréquents, et alors que je pensais qu'ils se limiteraient à l'autre bout de la vallée ça se rapproche... mes plans sont modifiés, je prends de l'eau à une source et me réfugie sous des pins, en bord de route, pour un bivouac des moins charmant.  10' après avoir installé ma tente, il pleut des cordes et l'orage me passe dessus. Ce n'est qu'un moment délicat après 5 très belles journées passées dans les Alpes !

La Crête des Gîtes la veille

Moment très agréable même s'il y avait de très nombreux névés

Le Lac de Roselend

Vue arrîère lors de la montée du Col du Bresson

Pas frais à cause de la neige et de la réverbération

Le col du Bresson

Pas mal de neige à la descente, j'en profite pour "skier" un peu

2km après Samoens - Camping Les Houches

5h30 - 16h : 10h

37km D+ 1841m D- 1588m

Levé à 4h25 à la frontale pour me préparer. Je passe le pont de Le Fay à 6h30. La cascade du Rouget me rafraîchit un peu. J'ai un bon rythme, il devrait faire beau, tout va bien que j'appréhende un peu l'enneigement et que c'est ma première étape avec du dénivelé. J'arrive au refuge d'Anterne à 9h, le pont qui enjambe le torrent étant défait ça m'oblige à mouiller les chaussures. Le temps s'obscurcit peu à peu et je ne croise personne à part les personnes du refuge. Plus j'avance et plus les névés se font fréquents. Je découvre enfin le lac d'Anterne, gelé aux 3/4 et entouré de neige jusqu'au col. La trace n'est pas visible et je peine un peu à trouver mon chemin en effectuant beaucoup de montées et descentes inutiles à mon avis. Après 2h j'arrive au refuge du col d'Anterne. Quelques personnes sont passée au Brévent ce week-end, il n'y a probablement pas de traces, je ne croise aucun randonneur,  l'enneigement est encore important, le temps n'est vraiment pas top, je ne connais pas le coin et avec mes cartes imprécises avec lesquelles j'ai eu du mal à trouver mon chemin au lac d'Anterne et le balisage n'est pas remis. Bref, je ne me sens pas de monter au Brévent. Après avoir pris une demi-heure à manger près du refuge et avoir discuté avec  le gérant du refuge je décide finalement de bifurquer vers Servoz. Je suis frustré car j'avais de bonnes jambes et je me retrouve à prendre directement la descente vers la vallée. Je craints également d'avoir à abandonner d'autres passages du GR5 dans les jours à venir... Arrivé à Servoz, ça me prendra 1h30 pour arriver aux Houches. Arrivant tôt, je décide de rester au petit camping de Bellevue et de recharger mon portable et mon appareil photo à l'office de tourisme. Je rencontre 6 randonneurs étrangers (anglais, allemands, américain) au camping, ils commencent tous le tour du Mont-Blanc le lendemain. Je me dis que ça me fera de la compagnie pour monter au col de la Croix du Bonhomme.

Cascade du Rouget, "La Reine des Alpes"

Cascade de la Sauffaz et cascade de la Pleureuse

Pointe de Sales

Lac d'Anterne en partie gelé et Tête à l'Ane

Lac d'Anterne

Col d'Anterne

Le Brévent, le massif du Mont-Blanc

2km après Chévenos - Refuge de Trébentaz

7h - 16h40 : 9h

27km D+ 2351m D- 1597m

Pas mal de vent hier soir, je me suis endormi un peu après 20h. La journée s'annonce belle et c'est tant mieux vu les panoramas qu'ont m'a annoncé. De mon lieu de bivouac (950m), je passe au Mont Baron (1566m) puis à la pointe de Pelluaz (1908m). Le panorama à 360° entre le lac Léman, le Jura et les Alpes vaut le coup d'oeil. Une course de kilomètre à moto se déroule en contrebas et je profite de ce boucan pour accélérer et prendre de l'altitude le plus rapidement possible.

Je passe au pied de la Dent d'Oche et pénètre dans un petit cirque où se trouve le lac de Darbon... Je passe le col de Bise avec quelques névés de-ci de-là avant de parvenir au refuge de Bise après lequel je décide de faire une pause déjeuner au bout de 4h40 de marche. Dans la descente vers la Chapelle d'Abondance je rencontre un couple d'Allemand qui fait Thonon-les-Bains/Chamonix dans la semaine et qui a planifié d'aller dormir au refuge de Trébentaz, ouvert selon leurs dires. M'arrêter près du refuge de la Haute-Bise ne m'inspire pas car j'y arriverais aux alentours des 18h30 ; on se donne donc rendez-vous à Trébentaz même si c'est hors GR5. Quand j'arrive le refuge est fermé, je profite de l'après-midi ensoleillée en faisant un peu de lessive et une sieste. Je me demande comment rejoindre le GR, soit je redescends 500m de dénivelé pour contourner la Pointe des Mattes et le rattraper ou je passe en plein milieu mais il y a pas mal de neige par endroits.

Lac Léman

Le lac de Darbon

Bouquetin

Premier névé

Refuge de Trébentaz