Camping Thonon-les-Bains - 2km après Chévenos

12h - 18h : 5h15

24km D+ 1250m D- 573m

Le propriétaire du camping me propose de m'emmener samedi matin au Vieux Campeur, situé à l'autre bout de la ville. Après avoir refusé par politesse, je finis par accepter car ça m'arrange bien. Rolly m'offre un dernier café et il est temps d'y aller pour l'ouverture à 9h30. Encore une fois, ça me met de mauvaise humeur d'entrer en action si tard mais sur ce coup je ne peux rien faire d'autre qu'attendre l'ouverture du magasin. Suite à mes expériences dans les Vosges et le Jura, je décide d'acheter une doudoune, des gants en polaire et de changer ma cartouche de gaz de 230g pour une 100g. Après 42 jours j'ai encore un fond de gaz donc une 100g devrait me suffir pour la vingtaine de jours dans les Alpes. Le proprio me dépose à la gare, je passe renvoyer quelques affaires inutiles à la Poste et je suis paré pour aller chercher le départ du GR5 côté sud du Lac Léman, une passerelle proche de la gare.

Le sentier monte progressivement avec de nombreux points de vue sur le Léman et le Bol d'Or. Il fait très chaud, les jambes ne sont pas au top comme chaque jour où je suis parti aussi tard mais tout va bien car je suis très motivé à l'idée de rentrer dans les Alpes. Le panorama est sympa avec la Dent d'Oche près de laquelle je dois passer demain. Un bon raidard après Bioge. J'aperçois Chévenoz à faible distance, je me dis que c'est tout bon. Malheureusement ma carte au 1:50000 masque le dénivelé et le torrent de l'Ugine qui coule entre ma position et la ville. Je dois donc descendre au niveau du torrent où un randonneur s'est installé pour la nuit. Après m'être fait recharger en bouteilles d'Evian à Chévenoz, je continue un peu et m'arrête 2km avant le pâturage de Sur les Trables.

1km après Mouthe - Fort des Rousses

6h50 - 17h30 : 9h20

43km D+ 1100m D- 900m

Bonne nuit mais nuit très fraîche, j'apprendrai plus tard que Mouthe est l'une des villes les plus froides de France, ayant connu un record de température négative en France avec -41° en 1985.

La montée vers le Mont Risoux est impressionnante d'en bas. Courte mais intense montée. Je mange en contemplant la vallée et je profite de quelques rayons de soleil pour faire sécher toutes mes affaires. Je repars à 12h50 pour aller chercher mon colis à la Poste des Rousses. Je me plante à cause de l'incohérence du balisage dans le secteur. Je finis par arriver dans la vallée à Bois d'Amont. J'ai 13km pour arriver aux Rousses selon le panneau routier et il est 14h30. La Poste fermant à 17h c'est un peu juste donc je ne perds pas de temps. Je remonte la vallée, passe devant le lac des Rousses. Heureusement le panneau devait s'être planté d'environ 2km et j'arrive à 16h20, à temps pour retirer mon colis à la Poste (Chaussures de montagne, fil de pêche, papier alu pour le pare-vent, cartes et topoguide). Je jette mes chaussures de trail avec un peu de regret... elles m'auront bien servi mais avec chacun un trou de par et d'autre je prenais l'eau dès que je posais le pied dans une flaque... et j'enfile mes pompes de montagne qui sont très inconfortables au début.

Près du fort des Rousses, je croise un jeune qui installe des balises pour une course d'orientation de ce dimanche. Il me trouve un endroit sympa pour bivouaquer grâce à sa carte très détaillée et j'y file.

Mouthe au réveil

Vers le Mont Risoux, la montée est courte et escarpée, quelque chose comme 1km pour 200m

Vue sur la Chapelle-des-Bois du Mont Risoux

Le Lac de Bellefontaine et le Lac des Mortes

Le lac des Rousses

Passage de relai, 2 trous par chaussure de trail c'est trop pour mi-juin dans les

Alpes

Gîte Villers le Lac - 500m après Frambourg

7h50 - 19h50 : 11h30

54km D+1814m D-1604m

Je quitte Andrew et le super gîte des Clos Rondot. Le ciel est très menaçant et je ne me fais aucun doute sur mes chances de rester sec aujourd'hui : elles sont nulles. Malgré ça, je suis très motivé à l'idée de remarcher seul. Je grimpe jusqu'à la frontière Franco-suisse et la pluie s'intensifie. Les points de vue qu'une dame m'indique sont bouchés par la brume. J'ai sorti la jupe et je fais attention car c'est très glissant. Je mange à Les Seignes et repart sur les 13h. Je passe au village les Alliés, anciennement les Allemands et renommée à l'après-guerre car le nom manquait d'une touche de patriotisme. Après les Alliés c'est le déluge et mon pantalon est trempé en bas. C'est un peu dur d'être sous une pluie aussi forte toute la journée... Je longe le Rau des entreportes, la température est basse et je pense à mon manque de gants et de doudoune. A 18h30, c'est le crépuscule et la visibilité commence à baisser significativement. Je m'active pour sortir de cette vallée et retrouver le soleil. Je suis très soulagé de tomber sur ce magnifique château de Joux qui clôture ma journée. Je descends au Frambourg, remplis mes bouteilles au club de foot, passe la voie ferrée et pose ma tente dès que possible. Longue et pluvieuse journée qui se finit par quelques rayons de soleil avant d'aller me coucher.

Grimpette humide

Pluie, boue et chemins détrempés, un plaisir avec 4 trous aux pompes

Le château de Joux

Cabane des chasseurs à l'entrée de Fessevillers - Gîte La Rasse

8h10 - 19h20 : 10h30

29km D+609 D-761

Au réveil, des fruits secs sont éparpillées sur le plancher, une de mes poches avant a un joli trou et il manque un bout de mon tapis de sol. De si bon matin, je mets du temps à saisir que des rongeurs habitent aussi ici... Pour les fruits secs je peux comprendre, mais le tapis de sol c'est exagéré...

Je croise un randonneur à la soixantaine bien tassée en sortant de Fessevillers : Andrew un américain qui après avoir fait 2 semaines dans les Vosges en avril, se fait une petite traversée du Jura avant de se faire Léman-Nice en juillet. C'est très agréable de parler de choses et d'autres avec lui, notamment car c'est le randonneur le plus léger que j'ai rencontré pour le moment (pas plus léger que moi quand même!) et qu'il a marché des sections de l'Appalachian Trail et du Pacific Crest Trail. Bref, on ne s'ennuie pas et nous longeons le Doubs. Le sentier est agréable et accidenté, ça surprend Andrew habitué à des sentiers plus dégagés. On passe les "Echelles de la mort", un peu "overrated" même si c'est certain qu'il ne vaut mieux pas se laisser tomber.

Andrew avait prévu de passer la nuit en gîte... je décide de le suivre même si ce ne sont pas mes plans, je fais un effort puisque nous atterrissons dans un gîte de l'autre côté de la frontière, en Suisse...

Y'en a qui avaient faim

Les gorges du Doubs

Les "Echelles de la mort", "overrated"

Andrew pas des plus rassuré sur la petite dizaine d'échelles à passer, ça

change des sentiers américains !

Le Doubs

Auberge de jeunesse Belfort - 2 km avant Abbévillers

13h20 - 19h20 : 6h

30km D+ 450m D- 300m

Journée de reprise, comme d'habitude j'ai cette impression de muscles endormis. L'après-midi est orageuse mais ça ne claque pas. Je peux voir les Vosges et le Jura en simultané !

C'est une étape de transition un peu ennuyeuse avec quelques très longues lignes droites le long des canaux.

Les contreforts du Jura

Le canal du Rhône au Rhin

Ma dernière ligne droite de plus d'1km après celles rencontrées en Hollande

Lieu de bivouac en surplomb